Comment accompagner la dormance des oxalis et les conserver

Comprendre l’oxalis

L’oxalis est une plante vivace bulbeuse. Il fait partie de la famille des oxalidacaes et il en existe environ 500 espèces. Son feuillage peut être vert, pourpre ou bicolore selon la variété. La feuille est composée le plus souvent de trois folioles (terme botanique qui désigne une partie du limbe d’une feuille composée). Vous pourrez donc dire pour frimer que votre oxalis est trifolié. 

Comme la maranta ou le calathea, la plante est sensible à la luminosité et est capable de nyctinastie : le feuillage est grand ouvert à la lumière et se referme quand la luminosité baisse.

Pour ma part, je connais deux espèces d’oxalis :

• l’oxalis corniculata au feuillage vert et à la floraison jaune qui envahit mon jardin à toute vitesse, pas totalement cool donc,
• l’oxalis triangularis que j’adore pour ces feuilles pourpres, sa floraison d’un parme discret, son aspect très graphique et moderne et la facilité de son entretien.

Mais il en existe bien d’autres que vous pourrez découvrir.

En période végétative (la période de croissance des plantes), l’oxalis aura besoin d’une grande luminosité sans soleil direct qui abimerait son feuillage et d’un arrosage régulier.

Après sa floraison qui s’étend du printemps à l’automne, les feuilles vont persister puis faner. La plante entre en dormance et va survivre grâce à son bulbe.

La dormance : qu’est-ce que c’est et à quoi ça sert ?

En horticulture et en botanique, on nomme dormance l’arrêt total de croissance du végétal. Ce phénomène est provoqué par une diminution de la luminosité et/ou une baisse des températures. 

Dans le cas de l’oxalis, cela signifie que la plante ne produira plus ni feuille ni fleur. Il n’en restera que son bulbe écailleux dans lequel les ébauches de feuilles et de fleurs de l’année suivante se préparent.

La “levée” de dormance qui se produit sous l’effet des températures, de la luminosité ou de facteurs chimiques verra l’oxalis renaître et produire à nouveau son si joli feuillage.

A l’extérieur, la dormance sert donc à passer l’hiver bien au chaud dans la terre et à préparer la prochaine génération de feuilles et fleurs.

Bulbes d’oxalis avant plantation en avril 2022

Qu’est-ce que je fais avec mon oxalis d’intérieur ?

Dans nos intérieurs, la température (souvent aux alentours de 19°C) à elle seule ne suffit pas à induire la dormance de la plante. En revanche, en hiver la luminosité diminue fortement ainsi que la durée d’exposition lumineuse. C’est donc la lumière qui va être le facteur limitant.

La plante va montrer des signes de fatigue : son feuillage va s’affaisser puis flétrir et elle produira de moins en moins de feuilles.

Pour accompagner l’hivernage de vos plantes, la première étape va être de diminuer progressivement les arrosages car un apport excessif d’eau risque de provoquer le pourrissement de vos bulbes.

Ensuite, il y a plusieurs écoles. Certain(e)s propriétaires d’oxalis les laissent vivre leur vie dans leur pot. Si la dormance survient, on arrête les arrosages, la plante est placée à l’abri de la lumière et au frais. Si au contraire la plante ne montre pas de signe d’entrer en dormance, on continue les arrosages en fonction des besoins et la plante reste à sa place.

D’autres vont couper le feuillage restant, stopper les arrosages, sortir ou pas les bulbes du pot et les stocker à l’abri. Les tiges coupées qui ne sont pas trop moches peuvent être mises à bouturer dans l’eau. Avec beaucoup de patience, vous verrez la tige produire un mini bulbe et quelques racines.

Dans mon cas, ce sera le premier hiver de mes oxalis. J’en ai deux pots. 

Le premier est petit, étroit, non percé et ne me convient pas du tout : le drainage ne peut pas s’effectuer et sa petite taille va limiter la multiplication des 2 bulbes initiaux et j’entends bien faire croître ma plante. 

Pour cette plante-ci, j’ai coupé la dernière tige et j’ai retiré tout le contenu du pot. Voici ce que j’ai découvert :

Bulbes d’oxalis en novembre 2022

L’un des deux bulbes initiaux a été assez généreux en rejetons, l’autre a été plus timide. Comme j’ai stoppé les arrosages depuis 10 jours, ils sont bien secs. Je vais donc pouvoir les faire hiverner dans un petit sachet, à l’abri de la lumière et dans une fraîcheur relative car je vis en appartement et surtout, à l’abri de l’humidité. Je vérifierai de temps à autre qu’il n’y a pas de signe de pourrissement et je les remettrai en terre en mars.

Quant au deuxième pot, il est bien plus grand, mieux drainé et contient bien plus de bulbes. Je vais le laisser tranquille et observer ce qu’il se passe. Pour le moment il produit une tige de temps à autre donc j’arrose mais de façon très modéré et espacée.

Je vous donne rendez-vous au printemps pour assister à la levée de dormance de tout ce petit monde !